Zonage Haute Maurienne

Collectif d’habitants s’opposant au projet de

Zone Spéciale de Carrière en Maurienne

Agriculture

Les activités agricoles en Maurienne sont diverses. Le schéma à droite vous montre la répartition des différentes activités.

Prenons le cas particulier de l’AOP Beaufort : 

Le Beaufort est reconnu AOP (Appellation d’Origine Protégée) depuis 1968. Ce signe d’origine et de qualité codifie les règles dans un cahier des charges, de la production de l’herbe à la sortie des meules des caves d’affinage. Son cahier des charges est l’un des plus stricts qui existent. Un plan de contrôle garantit l’application de ces règles dont voici les principales :

  • Zone géographique : partie haute montagne du département de la Savoie dans les vallées du Beaufortain et une partie du Val d’Arly, de la Tarentaise et de la Maurienne. Cette zone se caractérise par de vastes surfaces d’alpage.
  • 2 Races de vaches locales : Tarine et Abondance
  • Alimentation : essentiellement (min 75%) avec des fourrages (herbe pâturée et foin) provenant de la zone de production + ensilages et OGM interdits depuis toujours
  • Limitation de la production à 5000 kg de lait par vache et par an
  • Plusieurs spécificités dans sa fabrication : préparation des levains, la toile de lin, le cercle de bois…
  • Une plaque de caséine garantit la traçabilité
  • Affinage minimum de 5 mois
Si la ZSC est instaurée voici l’impact sur la coopérative laitière (source GIDA) :  
  • 3 exploitations bovines impactées représentant une baisse de 381 000 L collectés, soit une perte de 800 à 1000 meules par an
  • Les structures collectives seront fragilisées à cause du manque de
    volume. Concrètement, les agriculteurs feraient 38 € de marge en moins pour 1000L de lait produits.

La situation économique en Maurienne :

La situation économique est tendue, elle dépend :

  • d’une valorisation forte des aides PAC (Politique Agricole Commune)
  • et de la pluriactivité (activités saisonnières en parallèle).

Le foncier agricole est particulièrement morcelé et soumis à de nombreux conflits d’usage avec des pressions importantes notamment en fond de vallée et aux abords des stations. L’accentuation du vieillissement des chefs d’exploitation depuis 10 ans conjugué à un taux faible de nouvelles installations fragilisent l’activité agricole et les outils collectifs mis en place.

Voici quelques portraits d’agriculteurs qui seraient potentiellement impactés par ce projet : https://www.agriculture-maurienne.com/portraits-agriculteurs

Contradictions entre SCOT du pays de Maurienne et ZSC :

Afin de prendre en compte ces difficultés, le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) publié par le préfet a un certain nombre de priorités et de défis :

  • Pérennisation de l’activité agricole et maintien des outils collectifs existants
  • Amélioration de l’autonomie fourragère des exploitations agricoles
  • Préservation et structuration du foncier agricole avec identification de secteurs stratégiques
  • Transmission et renouvellement des exploitations agricoles
  • Diversification par la valorisation des produits et la commercialisation en circuits courts
  • Mobilisation des acteurs du monde agricole autour d’une identité Maurienne.

Les communes de Maurienne confirment ces enjeux dans le PADD en donnant des axes pour préserver le foncier agricole stratégique :

  • Reconquérir les terres agricoles à forts enjeux
  • Veiller sur les espaces vulnérables
  • Confirmer et promouvoir un modèle agricole durable et à taille humaine

627 ha dont 168 ha à usage agricole seraient impactés par la ZSC en  Haute-Maurienne (source GIDA) :

  • 300 ha autour de Bramans comprenant 131 ha à usage agricole dont 80 ha irrigables. Ceci représenterait une perte fourragère de 300 000 €/an sur le secteur.
  • 37 ha agricoles impactés sur Sollières-Sardières . La totalité étant irriguée, la perte avoisinerait les 139 000 €/an.
  • Ces estimations sont sans compter les coupes supplémentaires et le pâturage de début et fin de saison…

En conclusion 

La mise en place d’une ZSC en Maurienne porterait une atteinte exorbitante au foncier agricole existant pourtant déjà fragilisé.

Une fois ces éléments mis en corrélation, nous pensons que ce projet pourrait entrainer une fragilisation massive des exploitations agricoles inclues dans la zone.

L’avenir des activités agricoles des communes concernées serait fortement compromis. Le Dauphiné Libéré du 30/04/2023 confirme bien ce risque.

Ça s’est passé le 23 mars 2023 sur le JT de France 3 Alpes :